Comptes rendus

L’utilité de l’analyse mutationnelle dans le traitement des GIST

Les préparations enrichies de nucléotides peuvent stimuler le système immunitaire et la maturation du tube digestif chez le nouveau-né

Le présent compte rendu est fondé sur des données médicales présentées lors d'un congrès de médecine reconnu ou publiées dans une revue avec comité de lecture ou dans un commentaire signé par un professionnel de la santé reconnu. La matière abordée dans ce compte rendu s'adresse uniquement aux professionnels de la santé reconnus du Canada.

L'ODYSSÉE DE LA SANTÉ - NUTRITION PÉDIATRIQUE

Janvier 2011

Le lait humain est l’aliment de référence pour toutes les autres sources de nutrition des nourrissons. Il présente de nombreux avantages, dont celui d’exercer d’importants effets béné?ques sur le système immunitaire immature du nouveau-né. Pour faire face aux menaces que comporte l’environnement du nourrisson après sa naissance, le système immunitaire doit se développer rapidement au cours des deux premières années de vie.

Le lait humain renferme de nombreux composés naturels qui favorisent le développement du système immunitaire du nourrisson, et les nucléotides comptent parmi les facteurs immunomodulateurs que l’on y trouve. Ce sont des composants essentiels de l’ARN et de l’ADN des cellules, dont d’importantes cellules immunitaires. Selon Schlimme et al. (Br J Nutr 2000;84 [suppl. 1]:S59-S68), les nucléotides participent à des réactions métaboliques cellulaires essentielles. Ces réactions sont particulièrement importantes au niveau intestinal, où les cellules se renouvellent rapidement, et la formation de ces nouvelles cellules nécessite un apport constant de nucléotides. Il importe également de souligner que l’intestin joue un rôle essentiel dans l’immunité, puisqu’il héberge de 70 à 85 % des cellules immunitaires de l’organisme.

Le nourrisson qui grandit rapidement a besoin de nucléotides pour la synthèse des protéines et la croissance cellulaire. Les nucléotides permettant de combler ses besoins ont trois origines : synthèse de novo, recyclage (dégradation des acides nucléiques de source endogène) et apport alimentaire. Pendant les périodes de demande accrue – poussée de croissance ou maladie, notamment – les nourrissons sont parfois incapables de synthétiser ou de recycler une quantité suf?sante de nucléotides : un apport alimentaire peut alors être nécessaire (Carver JD. Acta Paediatr 1999;88[suppl. 430]:83-8).

Dans le cadre d’une méta-analyse portant sur des préparations enrichies de nucléotides (PEN), Gutiérrez-Castrellón et al. (Br J Nutr 2007;98[suppl. 1]:S64-S67) ont évalué les données probantes disponibles a?n d’établir l’ef?cacité, l’innocuité et l’effet dose-réponse de ces PEN. Cette analyse de neuf études a révélé que la réponse anticorps au vaccin contre Haemophilus influenzae de type b (Hib), au vaccin antidiphtérique et au vaccin antipoliomyélitique oral (VPTO) était plus marquée chez les nourrissons ayant reçu une PEN que chez les nourrissons ayant reçu une préparation sans nucléotides. En outre, les épisodes de diarrhée ont été moins nombreux chez les sujets nourris d’une PEN. Les auteurs ont également observé que les préparations plus riches en nucléotides exerçaient des effets beaucoup plus marqués sur les paramètres d’évaluation et qu’elles étaient associées à des différences plus signi?catives sur les plans clinique et statistique. Selon les chercheurs, les données probantes étayent la supplémentation en nucléotides des préparations pour nourrissons à raison d’au moins 33 mg/L. Cependant, «il importe de souligner que 50 % des données probantes tirées d’études sur des préparations enrichies de 72 mg/L témoignent d’effets plus marqués sur les paramètres d’évaluation».

Bien que les préparations pour nourrissons soient enrichies de nucléotides depuis 1997, la plupart des produits commercialisés au Canada n’en contiennent pas plus de 28 mg/L; les préparations Similac sont les seules à offrir une teneur en nucléotides plus élevée (72 mg/L).

Statut immunitaire

Schaller et al. (Pediatr Res 2004;56:883-90) ont étudié les effets de la supplémentation en nucléotides sur le statut immunitaire de nourrissons en mesurant la réponse anticorps à divers vaccins pédiatriques (vaccin contre Hib, vaccin antidiphtérique et antitétanique combiné au vaccin acellulaire anticoquelucheux [DTaC] et VPTO). L’une des cohortes était composée d’enfants nourris au sein. Les nourrissons ont reçu les vaccins à 2, 4 et 6 mois; les réponses anticorps ont été évaluées à 2, 6, 7 et 12 mois.

Les taux d’anticorps neutralisant le poliovirus de type 1 vaccinal (PV-VN1) étaient signi?cativement plus élevés chez les nourrissons ayant reçu la PEN que chez les nourrissons ayant reçu la même préparation sans nucléotides, mais aucune différence n’a été observée entre les enfants nourris au sein et ceux qui avaient reçu la PEN. À 6 mois, les taux de PV-VN1 étaient signi?cativement plus élevés chez les enfants nourris au sein que chez ceux qui avaient reçu la préparation sans nucléotides.

Aucune différence signi?cative n’a toutefois été observée quant aux paramètres suivants entre les nourrissons qui avaient reçu la PEN et ceux qui étaient nourris au sein ou qui avaient reçu la préparation sans nucléotides : réponse au vaccin anti-Hib et aux anatoxines diphtérique et tétanique; taux d’immunoglobulines A (IgA) spéci?ques des poliovirus vaccinaux; et taux de PV-VN3. On a cependant observé une tendance vers une réponse anticorps plus marquée aux vaccins anti-Hib et antidiphtérique chez les nourrissons qui avaient reçu la PEN.

En résumé, les nourrissons qui avaient reçu la préparation additionnée de 72 mg/L de nucléotides ont présenté des réponses anticorps plus marquées après l’administration de trois doses du VPTO comparativement aux nourrissons qui avaient reçu la préparation sans nucléotides; les différences observées au chapitre des taux d’anticorps n’étaient pas statistiquement signi?catives par rapport aux résultats obtenus chez les enfants nourris au sein.

En?n, la croissance des enfants était comparable dans les deux groupes nourris de préparations, et les enfants de ces deux groupes ont connu une croissance comparable à celles des enfants nourris au sein.

Fonction immunitaire, diarrhée et poids de naissance

Buck et al. (Pediatr Res 2004;56:891-900) ont étudié les mêmes cohortes de nourrissons a?n de déterminer si les nucléotides alimentaires avaient modi?é le phénotype ou la fonction des cellules immunitaires pendant la première année de vie. L’augmentation des populations de cellules T mémoire et effectrices et les modi?cations des sous-types de cellules tueuses naturelles (NK) observées chez les sujets nourris d’une PEN permettent d’af?rmer que les préparations enrichies dont la teneur en nucléotides est comparable à celle du lait humain pourraient favoriser tout autant que ce dernier la maturation et la modi?cation de la distribution de cellules immunomodulatrices dans certaines populations lymphocytaires, concluent les auteurs. «Cette nouvelle distribution pourrait être associée à une protection immunitaire accrue, tant au niveau humoral que cellulaire, estiment-ils, tandis que les modi?cations des sous-types de cellules NK immunomodulatrices attribuables aux nucléotides pourraient également stimuler les réponses immunitaires innées dirigées contre les tumeurs et/ou les pathogènes intracellulaires.» Leurs travaux ont démontré que les nourrissons ayant reçu des préparations enrichies de 72 mg/L de nucléotides présentaient un pro?l immunitaire sur le plan cellulaire qui ressemblait davantage à celui des bébés nourris au sein que les nourrissons ayant reçu des préparations sans nucléotides.

Yau et al. (J Pediatr Gastroenterol Nutr 2003;36:37-43) ont randomisé des nourrissons âgés de 1 à 7 jours a?n de leur administrer une PEN (72 mg/L) ou une préparation sans nucléotides. Lorsque les nourrissons ont atteint 48 semaines, les investigateurs ont constaté une augmentation des taux sériques d’IgA – une composante de l’immunité humorale – dans les deux groupes; toutefois, lors des dosages subséquents, les taux d’IgA sont demeurés plus élevés chez les enfants nourris de la PEN. Ils ont également constaté une réduction de 25 % environ du risque de diarrhée chez ces enfants, qui présentaient des selles plus fréquentes et plus molles que celles des témoins. Les selles molles sont caractéristiques des enfants nourris au sein et sont par conséquent souhaitables.

Les auteurs d’une autre étude (Yu V. J Paediatr Child Health 2002;38:543-9) ont constaté que le nombre de nourrissons ayant eu un premier épisode diarrhéique était signi?cativement moins élevé parmi ceux qui avaient reçu une PEN que parmi ceux qui avaient reçu une préparation sans nucléotides, bien qu’aucune différence signi?cative n’ait été observée entre les deux groupes quant à la présence ou au type d’entéropathogènes.

Comme le soulignent Carver et al. (Acta Paediatr 1999), un nourrisson qui a souffert de diarrhée a besoin de nucléotides pour favoriser le renouvellement de la muqueuse intestinale et le maintien d’une croissance normale; un supplément de nucléotides peut donc se révéler utile en période de besoins accrus.

Résumé

Les nucléotides sont de plus en plus considérés par les experts en nutrition comme des nutriments «essentiels en présence de certains facteurs», notamment lorsque l’apport endogène est insuf?sant pour répondre à la demande accrue de l’organisme. Ainsi, au cours des poussées de croissance, les nucléotides alimentaires pourraient optimiser la fonction des cellules qui se divisent rapidement, dont les cellules du tube digestif et du système immunitaire. Les PEN n’ayant été associées à aucun effet indésirable chez des nourrissons en bonne santé, leur utilisation pourrait se traduire par des avantages concrets chez de jeunes nourrissons.

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