Comptes rendus

Les préparations enrichies de nucléotides peuvent stimuler le système immunitaire et la maturation du tube digestif chez le nouveau-né
Exacerbations et inflammation dans la MPOC : perspectives thérapeutiques

VACCINS

Le présent compte rendu est fondé sur des données médicales présentées lors d'un congrès de médecine reconnu ou publiées dans une revue avec comité de lecture ou dans un commentaire signé par un professionnel de la santé reconnu. La matière abordée dans ce compte rendu s'adresse uniquement aux professionnels de la santé reconnus du Canada.

INFO-RESSOURCES

Janvier–mars 2011

Prévention des lésions génitales externes chez les garçons/hommes par l’administration prophylactique du vaccin quadrivalent contre le VPH

Giuliano et al. Efficacy of quadrivalent HPV vaccine against HPV infection and disease in males. N Engl J Med 2011;364(5):401-11, 393-5.

Le vaccin quadrivalent contre le virus du papillome humain (VPH) est efficace en prévention des lésions génitales externes (LGE) liées aux types 6, 11, 16 et 18 du VPH chez les garçons/hommes de 16 à 26 ans. C’est ce qui ressort d’un vaste essai à double insu avec placebo.

Anna Giuliano, PhD, H. Lee Moffitt Cancer Center and Research Institute, Tampa, Floride, et son équipe multicentrique ont administré à 4065 garçons/hommes de 16 à 26 ans, après randomisation, 3 doses du vaccin quadrivalent contre le VPH ou d’un placebo. «Au total, 3463 sujets étaient hétérosexuels, précisent les auteurs, et 602 avaient des partenaires sexuels masculins.» Les sujets hétérosexuels étaient âgés de 16 à 23 ans et avaient eu 1 à 5 partenaires sexuelles féminines pendant leur vie; quant aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HRH), ils étaient âgés de 16 à 26 ans et avaient eu 1 à 5 partenaires sexuels masculins ou féminins. Tout comme dans les études sur le vaccin quadrivalent anti-VPH menées chez des femmes, les sujets de l’analyse en intention de traiter (IT) pouvaient être séropositifs pour le VPH lors du recrutement, tandis que les sujets de la population per protocol étaient séronégatifs le 1er jour au 7e mois pour les types vaccinaux pertinents.

«Dans la population de l’analyse IT, on a répertorié 36 LGE dans le groupe vacciné contre 89 dans le groupe placebo, ce qui donne un taux d’efficacité de 60,2 %», signalent les auteurs. En outre, le vaccin s’est montré efficace à 65,5 % contre les lésions associées aux types 6, 11, 16 ou 18 du VPH, et on a noté une baisse du nombre de LGE causées par les types 6 et 11 du VPH (taux d’efficacité de 59,4 % et de 76,3 %, respectivement). La diminution des LGE liées aux types 16 et 18 du VPH n’était pas significative et, dans cette cohorte, l’efficacité du vaccin contre les dysplasies péniennes (DP) n’était pas statistiquement significative. On n’a observé aucun cas de DP, de quelque grade que ce soit, chez les sujets vaccinés, mais 3 cas ont été relevés chez les témoins ayant reçu un placebo.

En ce qui concerne la population de l’analyse per protocol, on n’a observé que 6 LGE dans le groupe vacciné comparativement à 36 dans le groupe placebo, pour un taux d’efficacité de 83,9 %. Ici encore, le vaccin a fait montre d’une grande efficacité (90,4 %) contre les LGE causées par les types 6, 11, 16 et 18 du VPH. Cependant, font remarquer les auteurs, le taux d’efficacité vaccinale contre les LGE variait selon l’orientation sexuelle des sujets, atteignant 92,4 % chez les hétérosexuels (écart statistiquement significatif) et 79 % chez les HRH. La majorité des LGE étaient des condylomes acuminés; contre ce type de lésions, on a enregistré un taux d’efficacité de 89,4 %.

La proportion de sujets ayant signalé au moins 1 effet indésirable grave ou ayant cessé de se faire vacciner à cause d’un effet indésirable était semblable dans les 2 groupes. «Le condylome acuminé, la plus fréquente des lésions causées par le VPH, est associé à une morbidité physique et psychologique appréciable; de plus, l’offensive thérapeutique échoue souvent, et le traitement des rechutes est coûteux», notent les chercheurs. Selon eux, leurs résultats donnent à penser que l’administration du vaccin quadrivalent anti-VPH aux garçons/hommes à titre prophylactique pourrait réduire l’incidence de ces lésions, comme cela s’est produit en Australie, dans un délai de 3 ans après l’entrée en vigueur du programme d’immunisation par ce vaccin.

Jane Kim, PhD, Harvard School of Public Health, Boston, Massachusetts, estime que «ces résultats montrent avec éloquence à quel point la vaccination anti-VPH peut améliorer la santé tant des femmes que des hommes». Et, ajoute-t-elle, des données encore plus récentes ont montré l’efficacité du vaccin quadrivalent en prévention des dysplasies anales, annonciatrices du cancer de l’anus chez l’homme, en particulier chez les HRH. Cette observation a d’ailleurs amené la Food and Drug Administration des États-Unis à homologuer récemment le vaccin quadrivalent dans une autre indication, à savoir la prévention des lésions et du cancer de l’anus chez la femme comme chez l’homme.

RÉSUMÉS D’ARTICLES PARUS DANS :

N Engl J Med : www.nejm.org/

Pediatrics : pediatrics.aappublications.org/

JAMA : www.jama.ama-assn.org/

Vaccine : www.sciencedirect.com/science/journal/0264410X

Pediatr Infect Dis J : journals.lww.com/pidj/pages/ default.aspx

Ann Intern Med : www.annals.org/

J Pediatr : www.annals.org/

Réduction notable du taux d’IM aigu au cours des 60 jours suivant la vaccination antigrippale

Gwini SM, Coupland CA, Siriwardena AN. The effect of influenza vaccination on risk of acute myocardial infarction: Self-controlled case-series study. Vaccine 2011;29(6):1145-9.

Des données viennent étayer une observation faite dans une série de cas dont les patients étaient leurs propres témoins : on avait constaté une réduction notable du taux d’infarctus du myocarde (IM) aigus chez des personnes de plus de 40 ans au cours des 60 jours qui avaient suivi l’administration du vaccin antigrippal.

Stella May Gwini, MSc, chercheuse, Monash University, Melbourne, Australie, et son équipe multicentrique ont extrait de la base GPRD (General Practice Research Database) des données sur les cas de premier IM aigu survenu entre le 9 janvier 2002 et le 31 mai 2007. «La GPRD est une vaste base bien validée, qui renferme des données anonymes et représentatives, notamment sur les IM aigus et les décès, et comprend 5 % de la population du Royaume-Uni», expliquent les auteurs. Un cas correspondait à un patient d’au moins 40 ans ayant subi un premier IM aigu pendant la période d’observation. On a repéré 13 978 premiers cas d’IM aigu pendant la période précitée.

«Au sein de ce groupe, 2887 sujets n’ont pas reçu de vaccin antigrippal pendant la période d’observation, 2875 ont fait un premier IM aigu avant de recevoir leur première vaccination antigrippale de la période d’observation et pour 36 autres sujets, la date du diagnostic d’IM aigu et d’administration du vaccin antigrippal coïncidait», précisent les auteurs. Il restait donc 8180 cas d’IM aigu pour l’analyse finale.

Au total, les cas ont fait l’objet de 30 507 vaccinations antigrippales pendant la période visée par l’étude; 87,7 % de ces dernières étaient des vaccinations précoces, c’est-à-dire réalisées entre le 1er septembre et le 15 novembre. «Si on compare à la période de non-exposition, on a noté une baisse significative du taux d’IM aigus au cours des 14 jours précédant la vaccination, puis durant les intervalles du 1er au 14e, du 15e au 28e et du 29e au 59e jour postvaccination», rapportent les chercheurs. Après ajustement pour fluctuations saisonnières, les rapports des taux d’incidence pendant les périodes postvaccination révèlent une diminution des taux d’IM aigus allant de 32 % pour la période du 1er au 14e jour à 18 % pour la période du 29e au 59e jour après l’administration du vaccin. «On note une baisse plus marquée de l’incidence des IM aigus chez les sujets vaccinés tôt, soit avant la mi-novembre, font observer les chercheurs, [mais] aucune différence de risque significative ne ressort entre les hommes et les femmes.»

Désireux de préciser le lien entre un premier IM aigu et la vaccination antigrippale, les chercheurs ont opté pour l’étude d’une série de cas autocontrôlée, méthode permettant de comparer l’incidence de cet événement au cours de diverses périodes après la vaccination. Chaque sujet est son propre témoin pendant les périodes de non-exposition, si bien que certaines variables confusionnelles n’ont pas besoin d’être évaluées, dans la mesure où elles demeurent stables chez un même sujet au fil du temps.

«Cette étude […] vient étayer les travaux qui ont déjà mis en lumière les avantages du vaccin antigrippal, concluent les auteurs. Nos constatations confirment la pertinence de la vaccination antigrippale annuelle des groupes à risque et pourraient contribuer à faire augmenter la couverture vaccinale, en particulier chez les personnes de moins de 65 ans, qui laisse actuellement à désirer au Royaume-Uni.»

Diminution rapide et appréciable des diarrhées sévères chez l’enfant par l’adoption précoce des vaccins antirotavirus

Patel et al. Real-world impact of rotavirus vaccination. Pediatr Infect Dis J 2011;30(1 Suppl):S1-S5.

Dans les pays qui les ont adoptés sans délai, les 2 vaccins contre le rotavirus (RV) actuellement sur le marché ont eu un effet rapide, appréciable et facilement mesurable sur le fardeau des diarrhées sévères chez l’enfant, peut-on lire dans le commentaire éditorial d’un supplément de la revue The Pediatric Infectious Disease Journal consacré à la vaccination antirotavirus.

Comme le soulignent le Dr Manish Patel, Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, Géorgie, et ses collègues, on a observé une réduction «remarquable» des cas de diarrhées sévères et mortelles chez les enfants dans divers pays à revenu faible-intermédiaire, intermédiaire et élevé depuis l’introduction de la vaccination antirotavirus dans les calendriers de vaccination nationaux en 2006.

Prenons le cas du Mexique, où les vaccins ont fait leur entrée dans le calendrier de vaccination des enfants en mai 2007. Pendant la saison 2009 du RV, on a enregistré une diminution de 40 % des hospitalisations pour cause de diarrhée chez les enfants. De plus, des chercheurs ont signalé une forte baisse des infections à RV confirmées en laboratoire en El Salvador, baisse qui s’est maintenue au cours des 2 années ayant suivi l’adoption du vaccin antirotavirus dans ce pays. Par ailleurs, en Australie, où on offre le vaccin antirotavirus depuis juillet 2007, les infections à RV ont reculé de 89 à 94 % chez les enfants au cours des 2 années qui ont suivi son arrivée, et on a observé un recul phénoménal de ces infections aux États-Unis également.

Et à cela s’ajoutent les avantages indirects non négligeables de la vaccination antirotavirus, poursuit le Dr Patel.

Ainsi, au cours des premières années qui ont suivi l’adoption du vaccin antirotavirus, les infections à RV ont diminué de façon marquée chez les enfants trop vieux pour être vaccinés. «Les pays dont il est question dans ce […] supplément ont une cohorte de naissance globale d’environ 7 millions de nourrissons, dont la plupart reçoivent le vaccin antirotavirus, écrit le Dr Patel. À en juger par les baisses enregistrées dans ces pays ayant adhéré rapidement à la vaccination antirotavirus, on peut penser que la fraction des maladies diarrhéiques causées par le RV est plus élevée que l’estimation initiale, fondée sur la surveillance prévaccinale. Il faut adopter au plus tôt ces interventions qui sauvent des vies.»

À l’ère du vaccin antivaricelleux unidose, les hospitalisations liées à la varicelle demeurent à la baisse aux États-Unis

Lopez et al. Varicella-related hospitalizations in the United States, 2000-2006: The 1-dose varicella vaccination era. Pediatrics 2011;127(2):238-45

On vient de démontrer une fois de plus qu’à l’ère du vaccin unidose, les hospitalisations liées à la varicelle continuent de diminuer. Cette conclusion s’appuie sur deux vastes bases de données qui témoignent des tendances des dernières décennies en matière d’hospitalisation aux États-Unis.

Adriana Lopez, MHS, Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, Géorgie, et ses collègues immédiats, en collaboration avec ceux du National Center for Immunization and Respiratory Diseases, ont analysé les données de 1988-2006 provenant de la base NHDS (National Hospital Discharge Survey) et les données de 1998-2006 de la base NIS (Nationwide Inpatient Sample). Leur but : calculer le nombre et le taux des hospitalisations en rapport avec la varicelle après l’entrée en vigueur du programme de vaccination contre cette infection. «Nous avons situé l’ère prévaccinale entre 1988 et 1995, soit la période précédant l’homologation et l’utilisation à grande échelle du vaccin antivaricelleux, précisent les auteurs, tandis que l’ère de la vaccination unidose correspond aux années 2000-2006, époque où la couverture vaccinale unidose était >65 % aux États-Unis et où on ne recommandait pas encore systématiquement l’administration d’une deuxième dose.»

Selon la base NHDS, le taux d’hospitalisation liée à la varicelle s’est établi à 0,12/10 000 habitants à l’ère unidose, contre 0,42/10 000 habitants à l’ère prévaccinale (p<0,01). Toujours d’après les estimations réalisées à partir de cette base de données, «le taux annuel moyen d’hospitalisation liée à la varicelle […] a diminué de >70 % dans tous les groupes d’âge de moins de 20 ans et de 65 % dans les groupes d’âge de 20 ans ou plus pendant l’ère unidose par rapport à l’ère prévaccinale (p<0,001)», ajoutent les auteurs. Bien qu’on ait continué d’enregistrer les taux d’hospitalisation les plus élevés chez les enfants de 0 à 4 ans, ils étaient néanmoins 72 % (p<0,001) plus faibles à l’ère unidose qu’à l’ère prévaccinale. À l’ère unidose, l’hospitalisation liée à la varicelle durait en moyenne 4,6 jours, pour un total de 16 149 jours d’hospitalisation par année. À titre comparatif, le séjour moyen était de 5,4 jours à l’ère prévaccinale, pour un total annuel de 56 975 jours d’hospitalisation.

Selon la base NIS, le taux global d’hospitalisation liée à la varicelle à l’ère unidose s’est établi à 0,09/10 000 habitants et à 17/10 000 cas de varicelle, taux inférieurs aux estimations faites à partir de la base NHDS. Ici encore, c’est chez les enfants de 0 à 4 ans que les taux sont les plus élevés, quoiqu’on observe une baisse de 70,1 % en 2006 par rapport à 2000 (p<0,001).

«Si l’on présume que la diminution des hospitalisations liée à la varicelle tient en grande partie à l’administration systématique du vaccin antivaricelleux aux enfants, on peut penser que cette mesure a permis d’éviter ~50 000 hospitalisations liées à la varicelle de 2000 à 2006 aux États-Unis», avancent les auteurs. Et, poursuivent-ils, si l’on donne suite aux recommandations en administrant une seconde dose du vaccin entre 4 et 6 ans, «on devrait voir l’incidence de la varicelle et les taux d’hospitalisation diminuer encore davantage».

Le vaccin contre le zona très efficace chez les personnes âgées vivant à domicile

Tseng et al. Herpes zoster vaccine in older adults and the risk of subsequent herpes zoster disease. JAMA 2011;305(2):160-6.

Le vaccin contre le zona a donné lieu à une baisse remarquable de l’incidence du zona – en particulier du zona ophtalmique – et des hospitalisations pour épisodes aigus chez des personnes âgées immunocompétentes vivant à domicile comparativement à des témoins non vaccinés. De plus, la réduction de l’incidence du zona après une seule dose du vaccin était indépendante de l’âge, de la race et de la présence de maladies chroniques. Ce sont là les conclusions d’une vaste étude rétrospective menée aux États-Unis.

Hung Fu Tseng, PhD, Southern California Kaiser Permanente, Pasadena, et son équipe multicentrique ont réalisé une étude de cohorte rétrospective du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2009. Les sujets, des participants du régime Kaiser Permanente Southern California, étaient âgés de 60 ans ou plus. Au total, 75 761 membres de cette organisation de soins de santé intégrés avaient reçu le vaccin contre le zona et 227 283 témoins appariés selon l’âge n’avaient pas été vaccinés. On a comparé l’incidence du zona sur une période moyenne de 1,56 an pour la cohorte non vaccinée et de 1,72 an pour la cohorte vaccinée.

Les chercheurs ont répertorié 5434 cas de zona dans l’ensemble de la cohorte, soit un taux d’incidence de 13,0/1000 années-personnes chez les sujets non vaccinés et de 6,4/1000 années-personnes chez les sujets vaccinés, selon l’analyse univariée. L’analyse avec ajustement a quant à elle révélé que le vaccin avait réduit le risque relatif (HR) de zona de 55 % (HR 0,45), de zona ophtalmique de 63 % (HR 0,37) et d’hospitalisations pour cause de zona de 65 % (HR 0,35). Dans la cohorte non vaccinée, l’incidence du zona augmentait à partir de 80 ans, comme on pouvait d’ailleurs s’y attendre; elle était, en outre, plus faible chez les hommes et les Afro-Américains, et sensible à la présence de maladies chroniques, le zona ayant été plus fréquent chez les sujets atteints d’une pneumopathie.

Ces données, font observer les auteurs, constituent un appoint aux résultats de l’étude SPS (Shingles Prevention Study), menée dans une population triée sur le volet et traitée dans des conditions idéales.

C’est d’autant plus vrai que «dans l’étude SPS, on n’avait pas évalué l’efficacité du vaccin en prévention du zona ophtalmique, font remarquer les auteurs, ce qui confère un intérêt particulier à nos observations. En effet, nous avons constaté que les sujets vaccinés étaient moins vulnérables à ces épisodes.»

Jusqu’à maintenant, la couverture vaccinale antizona laisse à désirer. L’infrastructure vaccinale déficiente pour la population adulte est certes au banc des accusés, mais le vaccin se heurte aussi à des obstacles de taille, tant chez les cliniciens que chez les patients. «Il faut trouver des solutions qui permettront aux personnes désireuses de se faire vacciner de mieux se protéger contre cette maladie grave, plaident les auteurs. On pourrait prévenir, grâce à ce vaccin, des dizaines de milliers de cas de zona et de névralgies post-zostériennes par année à l’échelle du pays.»

Vaccin RRO : une intervention rapide prévient la rougeole chez les enfants non immunisés exposés au virus

Barrabeig et al. Effectiveness of measles vaccination for control of exposed children. Pediatr Infect Dis J Publié en ligne le 14 septembre 2010.

Selon une étude menée en Espagne, 1 dose du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) administrée dans les 72 heures suivant l’éruption cutanée chez le cas index est hautement efficace pour prévenir la rougeole chez les membres non immunisés de l’entourage.

La Dre Irene Barrabeig, Unidad de vigilancia epidemiológica de Costa Ponent, Barcelone, Espagne, et son équipe multicentrique ont évalué l’efficacité du vaccin contre la rougeole en prophylaxie post-exposition (PPE) dans des garderies. «Nous nous sommes penchés sur le cas de 166 enfants (âge médian : 16,5 mois) s’étant trouvés dans la même pièce que 10 patients contagieux atteints d’une rougeole confirmée» précisent les chercheurs. Les cas index n’avaient pas reçu le RRO; la plupart étaient âgés de 6 à 14 mois, mais 2 avaient de 15 mois à 4 ans.

Les sujets contagieux ont été en présence des autres enfants pendant une période médiane de 2 jours. En tout, 90 (54 %) enfants avaient reçu 1 dose du vaccin RRO et 1 (1 %) avait reçu 2 doses; 75 (45 %) sujets n’avaient pas été vaccinés et n’avaient jamais eu la rougeole. «Chez ces 75 candidats à l’intervention, 25 ont contracté la rougeole, parmi lesquels 12 sujets avaient reçu le vaccin en PPE.» L’âge médian de cette cohorte était de 12,2 mois. Des 75 enfants exposés à un cas index, 54 (72 %) ont été vaccinés dans un délai médian de 5 jours. On a enregistré un taux d’attaque secondaire de 22 % chez les enfants vaccinés et de 62 % chez les enfants non vaccinés; chez les enfants vaccinés en 72 heures ou moins, le taux d’attaque secondaire s’est établi à 5,9 %, ce qui correspond à un taux d’efficacité du vaccin de 90,5 % si l’on prend les enfants non vaccinés comme point de comparaison (p<0,001).

Cependant, le vaccin ne s’est pas révélé efficace (54 %) chez les enfants qui l’ont reçu dans les 4 ou 5 jours ayant suivi l’exposition au virus. Les chercheurs reconnaissent volontiers qu’on ne peut vacciner l’entourage non immunisé le jour même où le diagnostic est porté chez le cas index; d’ailleurs, dans leur propre étude, seuls 12 enfants ont pu être vaccinés le lendemain du jour où ont surgi les soupçons cliniques. En fait, seulement 17 des 54 enfants non immunisés de l’entourage ont été vaccinés dans un délai de 72 heures.

«Comme on peut difficilement respecter de tels délais en PPE, l’obtention et le maintien d’un taux de vaccination élevé chez les enfants de 12 mois ou plus est la pierre angulaire de la prévention des éclosions de rougeole», concluent les auteurs.

La vaccination systématique peut protéger les enfants contre certains cancers

Pagaoa et al. Associations between vaccination and childhood cancers in Texas regions. J Pediatr Publié en ligne le 11 janvier 2011.

Selon une étude sur les cancers infantiles et la couverture vaccinale au Texas, la vaccination systématique peut protéger les enfants contre certains cancers.

Melissa Pagaoa, MPH, University of Texas School of Public Health, Houston, et son équipe multicentrique ont mené une étude cas/témoins au moyen d’une analyse multiniveaux pour préciser le lien entre les taux de vaccination au Texas et certains cancers infantiles – en particulier la leucémie lymphoblastique aiguë (LLA) – ainsi que le médulloblastome et les lymphomes non-hodgkiniens (LNH). En consultant le Texas Cancer Registry, les chercheurs ont repéré 2800 cas touchant des enfants de 2 à 17 ans nés dans cet État et ayant reçu un diagnostic de cancer entre 1995 et 2006. «Les analyses finales ont porté sur 2800 cas et 11 200 témoins, chez lesquels on a pu étudier le lien entre la couverture vaccinale et les cancers infantiles», expliquent les auteurs. Les cas de cancers se répartissaient comme suit : 32 % de LLA, 4,1 % de médulloblastomes et 4,1 % de LNH.

Les analyses ont montré que les enfants nés dans des comtés où le taux de vaccination contre l’hépatite B était plus élevé étaient exposés à un risque, tous cancers confondus, 19 % moins élevé (risque relatif approché [OR, pour odds ratio] : 0,81) et à un risque de LLA 37 % moins élevé (OR 0,63). De même, on a constaté une baisse du risque de LLA dans les comtés où la couverture du vaccin antipolio inactivé et de la série 4-3-1-3-3 était la plus élevée, à savoir 33 et 38 %, respectivement. Par ailleurs, les enfants nés dans les régions sanitaires où la couverture du vaccin conjugué contre Haemophilus influenzae de type b était la plus importante étaient exposés à un risque de LLA 42 % moins élevé (OR 0,58). Comme les chercheurs ont constitué un vaste groupe témoin populationnel, la distribution des éventuels facteurs de risque chez les personnes atteintes et les témoins était semblable, ce qui réduit la possibilité que les résultats significatifs soient imputables à des variables confusionnelles.

«Reste maintenant à comprendre le mécanisme biologique qui explique l’effet des vaccins sur les cancers infantiles, soulignent les chercheurs, [mais] nos résultats corroborent les observations faites lors d’autres études, selon lesquelles les vaccins courants réduiraient le risque de LLA. Bref, les programmes de vaccination pourraient non seulement faire diminuer le nombre de maladies infectieuses infantiles, mais également contribuer aux défenses immunitaires contre certains cancers.»

ACIP : révision du calendrier de vaccination de l’adulte pour 2011

Advisory Committee on Immunization Practices. Recommended adult immunization schedule: United States, 2011. Ann Intern Med 2011;154(3):168-73.

L’ACIP (Advisory Committee on Immunization Practices) a apporté de légères modifications au calendrier de vaccination de l’adulte en vigueur aux États-Unis en 2011 de manière à ce qu’il soit conforme aux utilisations recommandées des vaccins homologués.

On peut consulter la version 2011 du calendrier de vaccination de l’adulte à www.cdc.gov/vaccines/recs/schedules/adult-schedule.htm.

À VENIR

Conférence annuelle de l’AMMI Canada et de la CACMID 2011 7-9 avril 2011 / Montréal (Québec) www.ammi.ca/annual_conference/index.php

EUROGIN 2011 8-11 mai 2011 / Lisbonne, Portugal www.eurogin.com/2011/

12e Congrès de l’International Society of Travel Medicine 8-12 mai 2011 / Boston, Massachusetts www.istm.org/

4e Conférence annuelle sur la recherche vaccinale 16-18 mai 2011 / Baltimore, Maryland www.nfid.org/conferences/vaccine11/

1e Congrès annuel de la Federation of Clinical Immunology Societies 23-26 juin 2011 / Washington, DC www.focisnet.org/

88e Congrès annuel de la Société canadienne de pédiatrie 15-18 mai 2011 / Québec (Québec)www.cps.ca/francais/congresannuel/2011/FaitsSaillants.asp

29e Congrès annuel de la European Society for Pediatric Infectious Disease 7-11 juin 2011 / La Haye, Pays-Bas www2.kenes.com/espid2011/Pages/Home.aspx

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