Comptes rendus

Mise à jour sur la neuromodulation et les nouvelles options dans l’incontinence urinaire d’effort
Mise à jour sur la prise en charge de la dermatite atopique

Traitement de la colite ulcéreuse : améliorer l’observance et induire la rémission

Le présent compte rendu est fondé sur des données médicales présentées lors d'un congrès de médecine reconnu ou publiées dans une revue avec comité de lecture ou dans un commentaire signé par un professionnel de la santé reconnu. La matière abordée dans ce compte rendu s'adresse uniquement aux professionnels de la santé reconnus du Canada.

La 44e Assemblée annuelle de l’Association canadienne de gastro-entérologie

Banff, Alberta / 24-27 février 2006

Comme la colite ulcéreuse (CU) est une maladie invalidante qui touche souvent les patients au début de l’âge adulte, pendant leurs années les plus productives (Rioux et al. Am J Hum Genet 2000;66:1863-70), et qui nécessite un traitement à vie, même en l’absence de symptômes, les traitements qui répondent aux besoins des patients font cruellement défaut. La Dre Sunanda Kane, professeure agrégée de médecine, University of Chicago, Illinois, a expliqué à l’auditoire que les préparations typiques d’acide 5-aminosalicylique (5-AAS ou mésalamine) «ne sont pas nécessairement pratiques et exigent de multiples prises quotidiennes» qui pourraient «faire obstacle aux activités quotidiennes habituelles et diminuer la qualité de vie globale» (Kase SV. Aliment Pharmacol Ther 2006;23[5]:577-85).

L’observance du traitement est un facteur important dont les médecins qui traitent la CU doivent tenir compte. Le fardeau pour les patients est toutefois en voie de s’alléger grâce à de nouvelles préparations à forte teneur en 5-AAS conçues pour être plus pratiques (Hanauer et al. Am J Gastroenterol 2005;100[11]:2478-85). L’une des stratégies qu’utilisent de nombreux médecins est de réduire le nombre de comprimés et la fréquence des prises. Insistant sur l’importance de la facilité d’emploi, la Dre Kane et ses collègues ont constaté que le risque de récurrence était plus de cinq fois plus élevé chez les patients qui n’étaient pas fidèles à leur traitement que chez ceux qui y étaient fidèles (Kane et al. Am J Med 2003;114[1]:39-43). La tolérabilité est un aspect tout aussi important pour les patients souffrant de CU, qui, à raison, souhaitent s’épargner des effets indésirables supplémentaires.

Observance du traitement

Au chapitre de l’observance et des préoccupations qui en découlent, le Dr Gary Lichtenstein, directeur, Programme des maladies inflammatoires de l’intestin, et professeur titulaire de médecine, University of Pennsylvania, Philadelphie, et ses collègues ont réalisé une étude de phase III multicentrique, prospective et à double insu (Tableau 1) afin d’évaluer l’efficacité et la tolérabilité du SPD476, nouvelle préparation à forte teneur en 5-AAS (1,2 g par comprimé) qui fait appel à une technologie de libération différée et prolongée (multimatrix ou MMX). Cet agent a été conçu pour se dissoudre lentement dans l’ensemble du côlon, ce qui pourrait prolonger son activité thérapeutique. L’objectif de l’étude était de déterminer si la diminution du nombre de comprimés et de prises pouvait augmenter l’observance.

Dans le cadre de l’étude 301, 280 patients souffrant d’une CU légère à modérée ont été randomisés en trois cohortes (Tableau 1). Le paramètre principal de l’étude était le pourcentage de patients en rémission à huit semaines. Pour les fins de l’étude, la rémission se définissait comme un indice d’activité de la maladie (UC-DAI, pour ulcerative colitis disease activity index) £1, un score de 0 pour les rectorragies et la fréquence accrue de selles, et une réduction de ³1 point du score à la sigmoïdoscopie par rapport au score initial. Un score ³1 à la sigmoïdoscopie figurait parmi les critères d’inclusion de l’étude. Les résultats ont révélé que 79 participants s’étaient retirés de l’étude (17 de la cohorte 1,2 g 2 fois par jour [1f.p.j.], 21 de la cohorte 4,8 g 1 f.p.j. et 41 de la cohorte placebo). La dose plus forte à une prise par jour a autorisé une amélioration clinique plus marquée et une diminution de la fréquence des selles et des rectorragies, par rapport à la dose de 1,2 g 2 f.p.j., fait valoir le Dr Michael Kamm, professeur titulaire de gastro-entérologie, chef de la médecine, et directeur, unité de physiologie, St. Mark’s Hospital, Londres, Royaume-Uni. Globalement, la dose plus forte à une prise par jour a été bien tolérée par les patients qui souffraient d’une CU légère à modérée.

Tableau 1. Résultats de l’étude 301


Amélioration de la libération du médicament

Le Dr Kamm et ses collègues ont étudié les effets de nouvelles préparations de 5-AAS conçues pour rendre plus efficace la libération de doses plus fortes et, par conséquent, diminuer la fréquence des prises. Dans le cadre d’une étude de phase III multicentrique et à double insu, ils ont évalué l’efficacité et la tolérabilité de la mésalamine à une prise par jour (1,2 g de 5-AAS par comprimé). Cette étude randomisée de huit semaines portait sur 341 patients souffrant d’une CU légère à modérée et comportait quatre cohortes (Tableau 2). Le paramètre principal de l’étude était le pourcentage de patients en rémission à huit semaines. Pour les fins de l’étude, la rémission se définissait comme un UC-DAI £1, un score de 0 pour les rectorragies et la fréquence accrue de selles, et une réduction de ³1 point du score à la sigmoïdoscopie par rapport au score initial. Les résultats ont révélé que, par comparaison au placebo, la proportion de patients ayant atteint la rémission et la rémission clinique était statistiquement plus élevée dans les deux cohortes de SPD476. Statistiquement parlant, la préparation à libération différée et à trois prises par jour n’était supérieure au placebo pour aucun paramètre. Cela dit, un plus grand nombre de patients du groupe placebo que des groupes de traitement actif se sont retirés de l’étude pour des épisodes liés à la maladie
ultats de l’étude 302

<img560|center>

Les meilleurs résultats pourraient être attribuables au bon profil d’efficacité du 5-AAS en général pour le traitement de la CU ainsi qu’aux nouvelles préparations à forte teneur (1,2 g par comprimé). La nouvelle technologie MMX permet à la fois de différer et de prolonger la libération du médicament, ce qui réduit la fréquence des prises. L’obtention de concentrations luminales efficaces de 5-AAS nécessite le recours à des préparations à libération particulière, précise le Dr Kamm (Kamm MA. Aliment Pharmacol Ther 2002;16[4]:21-4).

Résumé

De nombreux sujets d’avant-garde ont été abordés au cours de la Semaine canadienne des maladies digestives, notamment les stratégies novatrices pour le traitement de la CU, ce qui permet d’élargir l’éventail d’options pour les patients qui souffrent de cette maladie et d’optimiser leur observance globale du traitement. En offrant des doses plus fortes qui se prennent 1 f.p.j., ces nouvelles préparations sont plus pratiques et pourraient être plus efficaces pour induire et maintenir la rémission chez les patients souffrant de CU. Ces avantages pourraient aider les médecins à optimiser l’observance globale du traitement et ainsi améliorer la qualité de vie des patients.

Commentaires

Nous vous serions reconnaissants de prendre 30 secondes pour nous aider à mieux comprendre vos besoins de formation.